1. |
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Tu es parti ce matin
Sans me laisser un mot
Frigorifié serein
Tu es parti ce matin
Sans même un soubresaut
De doute c'est la fin
J'en suis certaine et
Depuis ces quelques heures
Je gerbe dans les chiottes
J'en suis certaine et
Depuis ces quelques heures
Je cherche l'antidote
Je n'avalerai plus rien
Pas même les salades
De mes contemporains
Je n'avalerai plus rien
Pas même la panade
Qu'on sert au genre humain
Je veux me vider de
Toi et je continue
Les deux doigts dans la bouche
Je veux me vider de
Toi et je continue
Et les gogues se bouchent
Que vais-je faire sans toi
Tu es un beau salaud
Tu me largues dans rien
Que vais-je faire sans toi
Ma vie est un fardeau
Tu ne mesures rien
Je reste comme une conne
Apeurée, je dégueule
En espérant du vent
Je reste comme une conne
A enrager, je gueule
Après toi et pourtant
Tu es rentré ce soir
Comme tu rentres chaque soir
Frigorifié serein
Tu es rentré ce soir
Les heures sont dérisoires
Jusqu'à demain matin
Moi tu vois ça va bien
Un peu comme tous les jours
Je trouve à m'occuper
Moi tu vois ça va bien
Un peu comme tous les jours
Un peu comme tous les jours
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2. |
Le revenant
01:13
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Comme les anges à l'oeil fauve,
Je reviendrai dans ton alcôve
Et vers toi glisserai sans bruit
Avec les ombres de la nuit,
Et je te donnerai, ma brune,
Des baisers froids comme la lune
Et des caresses de serpent
Autour d'une fosse rampant.
Quand viendra le matin livide,
Tu trouveras ma place vide,
Où jusqu'au soir il fera froid.
Comme d'autres par la tendresse,
Sur ta vie et sur ta jeunesse,
Moi, je veux régner par l'effroi.
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3. |
Mon bateau ivre
02:36
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Quand je pars et vais
Là où tu ne me sais pas
Près des affamés
Loins des esclaves et des rois
Dans l'impasse des songes idéaux
Loin du tumulte et loin des rodéos
Ne cherche pas à me suivre
Aie peur
Contente-toi de survivre
Et pleure
Laisse-moi dans mon bateau ivre
Quand je pars et vais
Là où tu ne cherches pas
Pour élucider
Ce que tu ne conçois
Dans le secret des dieux et des héros
Loin de toi quand tu fais ton numéro
Ne cherche pas à me suivre
Aie peur
Contente-toi de survivre et pleure
Laisse-moi dans mon bateau ivre
Quand je pars et vais
Là où tu ne me sais pas
Près du platine et
Loin des platanes et des rats
Dans la chaleur exaltée des mégots
Loin des artifices de ton ego
Ne cherche pas à me suivre
Aie peur
Contente-toi de survivre
Et pleure
Laisse-moi dans mon bateau ivre
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4. |
L'ignorance
00:30
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Si parfois je m'évade
Au pays des héros
Le prix de l'escapade
Me fait froid dans le dos
Car l'envers du décor
N'offre pas de répit
Ni de place aux remords
Et à l'inassouvi
Je veux voir ton visage
Mais fais bien attention
L'ignorance est plus sage
Pour ceux qui ont raison
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5. |
Le miroir
01:57
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Je te laisse une place dans mon miroir
Pour que t'y vois mon vrai visage
pour plus te laisser dans le noir
Face à moi et sans maquillage
Je te laisse une place devant ma glace
Et tu verras en vérité
Que ce ne sont pas des grimaces
Que je suis comme ça je suis laid
Je te laisse une place dans ma psyché
Tu verras que je suis fiché
Chez les psychopathes les tueurs
Les serial killers du bonheur
Je te laisse une place sur mon nuage
pour répondre à ton angélus
A moins que tu n'aies pas le courage
D'aller jusqu'aux cirrostratus
Je te laisse une place alors profite
Ce n'est pas tellement que tu le mérites
Mais c'est pour qu'enfin tu comprennes
Que tu n'es pas au bout de tes peines
Je te laisse une place dans mon miroir
De l'âme regarde-moi dans les yeux
Tu ne pourras apercevoir
L'ombre d'un seul "cessez-le-feu"
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6. |
Dorian gray
00:05
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Pour me refaire le portrait
Oublier Dorian Gray
Je me rue vers les lexos
Mille et autres anxios
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7. |
It's wonderful
03:29
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Today j'ai la tête à l'envers
J'ai dû trop abuser d'amer
It's wonderful
Je suis pote avec l'apothicaire
Son "pillshop" est mon sanctuaire
It's wonderful
Je me sens un peu comme déser-
teur largué d'un hélicoptère
It's wonderful
Entre deux apnées volontaires
Je prends quelques bouffées d'éther
It's wonderful
Passés les effets deletères
Survient la descente aux enfers
Je deviens coléoptère
Un criocère collé à terre
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8. |
L'état premier
00:30
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Le soir où je me suis senti cap-
Able de passer le cap
J'ai foutu une balle de vingt-deux
Long rifle entre les deux yeux
Du primaire qui sommeillait en moi
Je dois bien avouer que parfois
J'aimerais pouvoir retrouver
Juste un instant l'état premier
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9. |
La nostalgie camarade
03:16
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Qu'est-ce qui t'as pris bordel de casser la cabane
De ce panoupanou, puis sortir ton canif
Ouvrir le bide au primitif
Qui débarquait de sa savane
La nostalgie camarade, la nostalgie camarade
Qu'est ce qui t'as fait prendre cette fille diaphane
Contre son gré et sous ses griffes
Des regrets tu réponds négatif
Mieux encore tu ricanes
La nostalgie camarade, la nostalgie camarade
Qu'est-ce qui te prend mon sucre de canne
De te klaxonner la gueule sombrer sur les récifs
De ta mémoire et revoir ton passif
En respirant la colophane
La nostalgie camarade, la nostalgie camarade
Il s'en passe des choses sous ton crâne
Rasé c'est plein de tristesse et de kif
Tu te vois encore en tenue léopard bourrée d'explosifs
Sauter de ton aéroplane
La nostalgie camarade, la nostalgie camarade
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10. |
Ton reflet
00:30
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Si ton reflet n'est rien
Que fêlures et traumas
S'éléver du déclin
Est un âpre combat
Auquel je ne prendrai
Part d'aucune façon
Auquel je ne perdrai
Ni âme ni raison
Si dans ta tour d'ivoire
Je ne suis que zéphyr
J'étaye mes remparts
Et choisis de te fuir
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11. |
Crever dans un jour
02:58
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Je veux briser la glace
Avant que la glace ne fonde
Avant que se cassent nos mondes
Avant que l'on passe la sonde
Je veux rompre les chaînes
Avant que tout tourne à la haine
Que la furie ne se gangrène
Et que le temps ne nous apprenne
J'aimerais crever dans un jour
Pour que le mot qu'on dit toujours
Celui qui rime avec détour
Atteigne le point de non-retour
Je veux un coup du destin
Un truc qui ne nous ferait pas du bien
Et qui nous laisse sur le déclin
Qu'on ne se quitte pas en vain
Qu'on ne se quitte pas en vain
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12. |
Périr
00:24
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Tu me pensais prudent
Tu me trouves décadent
Je te pensais alliée
Je te trouve effondrée
Malgré les apparences
Les brefs moments d'oracle
Assomment les souffrances
Effacent la débâcle
Si tu crois que périr
T'apportera la trêve
Laisse-moi au moins te dire
Le dénouement du rêve
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13. |
Sweet dream
03:44
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J'ai vu passer des anges
Déchus dans le ciel
Et l'impression étrange
Qu'ils me tendaient les ailes
J'ai vu passer à l'ho-
rizon diaboliques
Ceux qui foutus à l'eau
Sont devenus cyniques
Sweet dream
Bad dream
J'ai vu passer des nu-
Ages gris menaçants
Sans que je sois ému
Sans que je sois errant
J'ai vu passe des zom-
Bies qui roués de coups
Avaient plus d'une raison
De me tordre le cou
Sweet dream
Bad dream
J'ai vu passer hier
Mais verrai-je demain
Y'a-t-il un pacemaker
Pour les inopportuns
J'ai vu passer ton ombre
Fondue dans le décor
Est-ce qu'avec moi tu sombres
Ou deviens carnivore
Sweet dream
Bad dream
J'ai vu passer des anges
Déchus dans le ciel
Et l'impression étrange
Qu'on m'a coupé les ailes
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14. |
Parnassius Apollo
00:28
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Plutôt que de sombrer dans l'antre prosaïque
Je plonge dans le coma des mirages épiques
Je veux tout comme toi lambiner dans le flou
Spécialiste de rien mais avide de tout
Le dernier des voyages pourra bien attendre
Que je sois parvenue à errer, me méprendre
Planer à quinze mille loin des arsenicaux
Et devenir enfin Parnassius Apollo
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15. |
Démantibulé
03:00
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Ca ne me dit rien qui vaille
Ca ne me laisse même pas à penser
Y'a l'empire qui défaille
Et y'a nous qui faisons aller
Y'a l'empire qui défaille
Et y'a nous qui laissons pisser
Ca ne me dit rien qui roule
Ca ne me laisse même plus à rêver
Le déclin nous chamboule
conforte l'immobilité
Le déclin nous chamboule
Y'a quoi ce soir à la télé
Ca ne me dit rien qui griffe
Ca retire mon acidité
Y'en a qui se rebiffent
Nous on avale nos comprimés
Y'en a qui se rebiffent
On ravale ce qu'on a gerbé
Ca ne me dit rien qui dure
De moi je vais sûrement changer
Quelle est la procédure
Pour rester désarticulé
Quelle est la procédure
Pour rester démantibulé
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16. |
Voguer sur vos mers
04:56
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Mieux vaut s'enfuir que de s'en faire
Partir que de rester par terre
Mieux vaut vomir que voguer sur vos mers
Vomir que voguer sur vos mers
Agir autant que j'exagère
Polir avant l'ombre polaire
Battre un empire sans commettre d'impairs
Un empire battu sans impairs
Haïr moins que je ne m'aère
Frémir même si c'est éphémère
J'expire avant de devenir expert
J'expire avant de devenir expert
Se tapir avant d'être à part
Bâtir moins que d'être bâtard
Je me retire sans le moindre retard
je me retire sans retard
S'affaiblir sans être blafard
S'alanguir sans être hagard
Même si j'empire jamais je ne m'empare
Même si j'empire jamais je ne m'empare
Mieux vaut s'enfuir que de s'en faire
Partir que de rester par terre
Mieux vaut vomir que voguer sur vos mers
Vomir que voguer sur vos mers
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17. |
L'albatros
01:53
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Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
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18. |
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